27 août 2024 : Mardi de la 21ème semaine "A"

2 Th 2,1…17; Matt. 23, 23-26

H O M É L I E

L'Évangile d'aujourd'hui est la suite de celui d'hier. Il s’agit d’une longue liste de "malédictions" de Jésus à l'égard des Pharisiens. Il a sans doute paru aux auteurs de notre lectionnaire liturgique, qu'il était un peu trop lourd de lire en une seule fois ces "malédictions" même si cela n'aurait pas fait une lecture tellement longue. Ce que Jésus reprochait avant tout aux scribes et aux Pharisiens dans la première partie était leur hypocrisie. Dans le texte que nous venons de lire, Il continue sur le même thème, et de façon encore plus explicite. Il mentionne deux formes plus concrètes d'hypocrisie.

          La première forme d'hypocrisie qu'il leur reproche est celle de pratiquer avec une grande précision et même avec scrupule des préceptes secondaires de la Loi concernant la dîme à payer sur les diverses formes de récoltes, alors qu'ils négligent les préceptes les plus fondamentaux de la Loi, à savoir la justice, la miséricorde et la bonne foi.

          La deuxième forme d'hypocrisie que Jésus reproche aux scribes et aux Pharisiens est celle qui consiste à se soumettre aux rites externes de purification, sans se soucier de la pureté de leur cœur. « Purifiez d'abord l’intérieur de la coupe, leur » dit-il, « alors vous pourrez purifier l'extérieur ».

          Ces propos du Maître doivent nous amener tous à un sérieux examen de conscience. Ne nous arrive-t-il pas à tous, un jour ou l'autre, d'observer avec grand scrupule des préceptes fort secondaires, un peu pour nous donner bonne conscience de négliger telle ou telle exigence plus fondamentale de la charité ou de la justice.

          Et comme il est fort facile de s'illusionner et de se tromper soi-même en ce domaine, la correction fraternelle dont la Règle de saint Benoît comme l'Évangile nous font une obligation n'en est que plus nécessaire. Paul, dans sa lettre aux Thessaloniciens, qui lui étaient si chers, nous donne un bel exemple d'une correction fraternelle qui peut être très directe et même très forte, tout en étant non seulement très charitable, mais même pleine de tendresse.

          Demandons au Seigneur la grâce de savoir pratiquer – et recevoir – cette forme de charité qu'est la correction fraternelle.

          Nous faisons aujourd’hui mémoire de sainte Monique, la mère de saint Augustin.