16 septembre 2024 -- Lundi, 24ème semaine du Temp Ordinaire, année paire
Homélie
La première lecture, qui est tirée de la 1ère lettre de Paul à Timothée, contient l'une des plus puissantes affirmations théologiques de Paul -- une déclaration qui doit être prise en considération si nous voulons comprendre de nombreuses autres affirmations de Paul. Il dit : "Dieu, notre sauveur, veut que tous soient sauvés et parviennent à la pleine connaissance de la vérité"...
Et l'Évangile que nous venons d'entendre en est un bon exemple. Il nous donne l'exemple de quelqu'un qui n'était pas juif et qui n'était pas un disciple de Jésus, mais qui a manifesté dans sa vie une foi que Jésus considère plus grande que tout ce qu'il a trouvé en Israël.
Ce centurion, un officier de l'armée romaine, était un homme très bon. Il était respectueux des Juifs, dont la religion était différente de la sienne. Respectueux au point de leur construire une synagogue. Il avait même établi une relation d'amitié avec les anciens du peuple juif, au point qu'ils ont intercédé pour lui auprès de Jésus. Il avait aussi un serviteur qu'il aimait beaucoup. C'est quelque chose de remarquable qu'un homme ait un tel amour pour un serviteur, au point de chercher tous les moyens possibles pour le faire guérir.
Cet homme a entendu parler de Jésus ; et comme c'est un homme bon, il est évident pour lui que Jésus est un vrai prophète, qu'il a vraiment le pouvoir de guérir. C'est un homme intelligent et bien organisé. Tout d'abord, il sait exactement qui il est et quelle est sa position. Il a des supérieurs au-dessus de lui et il a des soldats et des serviteurs sous ses ordres. Il obéit et on lui obéit. Il croit donc que Jésus n'a qu'à donner un ordre et que son serviteur sera guéri. De plus, il ne veut pas faire perdre son temps à Jésus, d'autant plus qu'il n'est pas lui-même un de ses disciples et qu'il n'est donc pas digne de le recevoir dans sa maison. Il envoie donc ses gens dire à Jésus : "Ne te donne pas la peine de venir, je ne suis pas digne ; dis simplement un mot et mon serviteur sera guéri".
Jésus est étonné par une telle foi. En fait, non seulement Jésus ne se rend pas chez le centurion et n'accomplit aucun signe, mais il ne prononce aucune parole de guérison. Il commente simplement la foi du centurion. Et le serviteur est guéri. Dans de nombreuses autres guérisons rapportées dans l'Évangile, Jésus dit à la personne qui a été guérie : "Ta foi t'a sauvé." Ce qui a guéri le serviteur du centurion, c'est la foi du centurion.
Nous avons tous dans notre être - dans notre corps comme dans notre esprit - d'énormes pouvoirs de guérison qui nous ont été donnés par le créateur et qui peuvent guérir la plupart de nos maladies. La plupart de ces pouvoirs restent en permanence inexploités. Même au niveau physique, de nombreux médicaments utilisés par la médecine ne guérissent pas directement mais libèrent simplement les pouvoirs de guérison présents dans notre organisme. La même chose est vraie à un niveau plus profond. Comme nous le voyons dans de nombreux cas dans l'Évangile, la foi en Jésus libère le pouvoir de guérison présent dans la personne qui implore de Jésus la guérison.
Nous avons tous beaucoup de blessures et un grand besoin de guérison. Mais Dieu nous a donné les pouvoirs de guérison qui permettent de guérir la plupart de ces blessures. Ce pouvoir de guérison doit cependant être libéré par la foi. Et ce qui est merveilleux, c'est que cela fonctionne non seulement pour nous-mêmes mais aussi pour les autres, comme dans le cas du Centurion dont la foi a obtenu la guérison de son serviteur bien-aimé.
Demandons au Seigneur d'augmenter notre foi afin que nous, et tous ceux avec qui nous vivons, soyons guéris de tout ce qui nous éloigne de Dieu ou les uns des autres.
Le pape Corneille que nous célébrons aujourd'hui est mort en exil pour sa ferme volonté d'ouvrir la voie de la réconciliation à ceux qui par faiblesse avaient apostasié au cours des persécutions. Cyprien sut marcher sur la ligne étroite entre un désaccord de principe avec le pape Étienne concernant la validité du baptême conféré par les hérétiques et sa pleine communion avec le même pape, et il confirma la solidité de sa foi en mourant martyr.
Armand Veilleux