Homélies de Dom Armand Veilleux

31 août 2023 – Jeudi de la 21ème semaine du TO

1 Thess 3, 7-13 ; Mat 24, 42-51

 

H o m é l i e

          L’Évangile d’aujourd’hui, tiré d’un des derniers chapitres de l’Évangile de Matthieu, il souligne l’un des défis majeurs de la vie chrétienne : celui de demeurer vigilant, persévérant et fidèle jusqu’au bout. La maison que Dieu nous a confiée et que nous ne devons pas laisser envahir par l’esprit mauvais est certes l’Église et notre communauté ; mais c’est avant tout notre propre esprit, notre propre personne sur laquelle nous devons veiller afin que l’ennemi n’y ait nul accès. Nous sommes des serviteurs de celui qui s’est fait le serviteur de tous ; et le Maître s’attend à nous trouver, à n’importe quel moment, non seulement en tenu de service, mais en train de servir.

30 août 2023 : Mercredi de la 21ème semaine du TO

1 Thess. 2, 9-13; Matt. 23, 27-32

H O M É L I E

La longue liste des malédictions de Jésus contre les Pharisiens, à la fin de l’Évangile de Matthieu a été divisée en trois blocs dans le lectionnaire férial, répartis entre les trois premiers jours de la 21ème semaine du Temps Ordinaire. (Les auteurs du lectionnaire ont sans doute jugé qu’il serait un peu indigeste de les avoir toutes le même jour – d’ailleurs la mémoire de la Passion de saint Jean-Baptiste, hier, nous a épargné le deuxième bloc !).

28 août 2023, Lundi de la 21ème semaine

1 Thess 1, 2-5. 8-10: Mat 23, 13-22

H O M É L I E

           Dans l'Évangile de Matthieu, la prédication de Jésus débute avec une série de « bénédictions »; et l'un de ses derniers grands discours avant sa Passion commence par une série de « malédictions », toutes dirigées contre les docteurs de la Loi et les Pharisiens. Quand nous pensons à la grande bonté et à la miséricorde de Jésus à l'égard de toutes sortes de pécheurs, sa sévérité envers les Pharisiens peut nous surprendre.

29 août 2023 : Mardi de la 21ème semaine "A"

1 Thess. 2, 1-8; Matt. 23, 23-26

H O M É L I E

          L'Évangile d'aujourd'hui est la suite de celui de la messe fériale d'hier. Il s’agit d’une longue liste de "malédictions" de Jésus à l'égard des Pharisiens. Il a sans doute paru aux auteurs de notre lectionnaire liturgique, qu'il était un peu trop lourd de lire en une seule fois ces "malédictions" même si cela n'aurait pas fait une lecture tellement longue. Ce que Jésus reprochait avant tout aux scribes et aux Pharisiens dans la première partie était leur hypocrisie. Dans le texte que nous venons de lire, Il continue sur le même thème, et de façon encore plus explicite. Il mentionne deux formes plus concrètes d'hypocrisie.

27 août 2023 – 21ème dimanche ordinaire « A »

Isaïe 22, 19-23 ; Romains 11, 33-36 ; Matthieu 16, 13-20

 

H O M É L I E

           Le texte du prophète Isaïe que nous avions comme première lecture n’a pas été choisi au hasard. Il nous aide à comprendre la question de Jésus à ses disciples. Ce texte fut très probablement rédigé à une époque antérieure à la première déportation de la population de Jérusalem.

           Au début du 6ème siècle avant le Christ, l’empire babylonien prétendait soumettre à son autorité tous les petits royaumes et contrôler toutes les tribus dispersées dans ce qu’on appelle le « Croissant fertile ». Jérusalem était simplement une forteresse de plus à soumettre. Face à une tentative de rébellion, l’empire babylonien exila en 597 a.c. tous les membres les plus importants de la société en diverses villes de la Mésopotamie. Ce fut un dur coup pour la famille royale qui se considérait inamovible. La prophétie d’Isaïe est adressée à toute la classe dirigeante qui s’attribuait l’importance et l’honneur d’appartenir au roi, et avait transformé les clés du palais en symbole de son pouvoir croissant. Le prophète Isaïe annonce que ces clés passeront à un autre, et que tout ce système fondé sur l’exploitation du peuple s’écroulera.

           À l’époque de Jésus, tout le peuple juif attendait un Messie qui rétablirait le royaume politique de David et son autorité sur les autres peuples. Jésus refuse de répondre à cette aspiration. Sa mission est autre. C’est pourquoi, au milieu de sa montée vers Jérusalem, alors qu’il a déjà assez longtemps travaillé à la formation de ses disciples, il les amène un jour en dehors du territoire juif, dans la région de Césarée, cette ville que Philippe avait construite en l’honneur de l’empereur Auguste. Et c’est là, en dehors d’Israël, qu’il leur demande ce que les gens disent du « Fils de l’Homme », c’est-à-dire de Lui. Mais ce qui l’intéresse vraiment est d’avoir la réponse de ses disciples : « Et vous, que dites-vous que je suis ? ».

           La question est posée à tous les disciples et c’est au nom de tous que Pierre répond. Dans le même récit, qu’on trouve aussi dans les Évangiles de Marc et de Luc, la réponse de Pierre est « Tu es le Messie » ou « le Messie de Dieu ». Dans l’Évangile de Matthieu la réponse est plus élaborée : « Tu es le Messie, le Fils du Dieu vivant ». Le « Fils de l’Homme » est donc le « Fils de Dieu ». C’est le « Dieu parmi nous », l’« Emmanuel » selon le titre donné à Jésus dès le début de l’Évangile de Matthieu. Et la mention du « Dieu vivant » oppose aux idoles sans vie le Dieu vivant qui donne la vie et qui vaincra de la mort.

           Comme Pierre a répondu au nom de tous les disciples, c’est à eux tous que Jésus répond lorsqu’il s’adresse lui-même à Pierre. La profession de foi qu’il a exprimée, est le roc sur lequel Jésus bâtira son Église dont Pierre lui-même est membre. Il faut noter que dans le texte grec, le mot « pierre » est rendu par deux termes différents qui ne sont pas synonymes. Petros (dans tu es « Pierre ») désigne une pierre qu’on peut bouger et même lancer. Mais petra (dans « sur cette pierre ») signifie un roc solide et inamovible. Ce roc sur lequel Jésus bâtira son Église, ce n’est pas la personne de Pierre, mais sa profession de foi, faite au nom de tous les disciples. Jésus utilise de même deux images pour désigner son Église. D’abord celle de la maison construite sur le roc et contre laquelle le pouvoir de la mort n’aura pas de force et celle des clés, c’est-à-dire le pouvoir donné à la communauté d’admettre en son sein les hommes qui cherchent le salut et d’en exclure ceux qui le refusent. Il ne faut pas voir dans ces « clés » un pouvoir personnel de Pierre sur l’Église, mais bien un pouvoir de l’Église représentée par Pierre. Le premier Concile du Vatican l’avait bien compris lorsqu’il ne définit pas l’infaillibilité pontificale comme une prérogative individuelle mais dit que le Pape, lorsqu’il parle ex cathedra, exerce « l’infaillibilité que le Christ a donnée à son Église ».

           Et quand Jésus ordonne à ses disciples de ne dire à personne qu’il est le Messie, il ne leur interdit évidemment pas de professer leur foi telle que Pierre vient de la proclamer en leur nom mais leur interdit de le présenter comme le Messie tel qu’il était attendu par le peuple. Il ne vient pas avec un pouvoir royal mais avec l’humilité d’un serviteur.

           Cette question que Jésus pose à ses disciples dans ce récit évangélique, il nous la pose aussi à chacun de nous. Pour nous, qui est Jésus ? C’est par une foi vécue et engagée plus que par des mots, que nous pouvons répondre à cette question.

Armand Veilleux

28 août 2023, Lundi de la 21ème semaine

1 Thess 1, 2-5. 8-10: Mat 23, 13-22

H O M É L I E

           Dans l'Évangile de Matthieu, la prédication de Jésus débute avec une série de « bénédictions »; et l'un de ses derniers grands discours avant sa Passion commence par une série de « malédictions », toutes dirigées contre les docteurs de la Loi et les Pharisiens. Quand nous pensons à la grande bonté et à la miséricorde de Jésus à l'égard de toutes sortes de pécheurs, sa sévérité envers les Pharisiens peut nous surprendre.

26 août 2023 - Samedi de la 20ème semaine du T.O.

Ruth 2, 1-3. 8-11; 4, 13-17; Matt 23, 1-12

HOMÉLIE

           L'affirmation principale et la plus absolue de Jésus dans cet Évangile est: "Vous n'avez qu'un seul Père, celui qui est aux cieux". Il en découle que quiconque exerce, dans la famille, la société ou l'Église, une paternité ou une maternité, exerce celle de Dieu, dont il est le représentant ou le vicaire. Une fois ceci bien reconnu, tout s'harmonise facilement. La communauté chrétienne, pas plus que n'importe quelle autre société humaine, ne peut être un groupe amorphe, sans structure. De par le caractère social de l'être humain, la communauté est constituée par un ensemble de relations et ces relations sont reliées au divers services que se rendent mutuellement les membres de la communauté.