Homélies de Dom Armand Veilleux

21 décembre 2022 – mercredi de la 4ème semaine de l’Avent

Cant 2, 8-14 ; Luc 1, 39-45

H O M É L I E

           Dans les deux premiers chapitres de son Évangile, Luc présente tous les grands thèmes de cet Évangile, et met déjà en présence tous les personnages importants, à commencer par Jésus et Jean-Baptiste, qu’il fait se rencontrer ici déjà dans le sein de leur mère.

           Nous savons comment tout cet Évangile de Luc, après ces deux Chapitres préliminaires, sera construit autour du thème de la montée de Jésus vers Jérusalem. Ce voyage, en plus d'être un mouvement géographique, est aussi un thème théologique.  Jésus y enseigne à ces disciples ce que sera son propre pèlerinage humain: un chemin vers la gloire en passant par la souffrance.  À quelqu'un qui exprimait le désir de le suivre, il dit: «Les renards ont des trous et les oiseaux du ciel ont des nids, mais le Fils de l'Homme n'a pas où reposer sa tête."  Selon Luc, Jésus a commencé sa vie dans l'insécurité, loin de la maison de ses parents, dans une crèche.  Tout cela est un symbole de son rejet par les chefs du peuple d'Israël, qui n'avaient pas de place pour lui dans leur tradition.  La trajectoire de la vie de Jésus, dans l'Évangile de Luc commence sans une place pour lui dans l'auberge et elle se termine sans une place pour lui dans le coeur de son peuple.  La réponse de Jésus à celui qui veut le suivre exprime que la vulnérabilité et l'insécurité sont une condition pour devenir "disciple" : une ouverture totale à tout ce que l'obéissance à Jésus-Christ peut signifier.

        Luc anticipe tout cet enseignement dans ses deux premiers chapitres.  La première expression en est Marie, qui est le modèle de tout disciple qui écoute la parole de Dieu et la met en pratique.  Le récit de Luc décrit la façon inattendue avec laquelle, en continuité avec l'Ancien Testament, Dieu choisit une jeune vierge juive d'un tout petit village de Galilée.  Or la Galilée se trouvait dans une province du Nord, et était méprisée par les Juifs plus cultivés de la Judée.  L'une des raisons de ce mépris était que la région était habitée de nombreux Gentils, si bien qu'on pouvait douter de la pureté rituelle même des Juifs qui y habitaient.

        Non seulement Dieu visite cette jeune fille.  C'est en elle et par elle qu'il visite le reste de l'humanité.  Dans l'Ancien Testament, au Second Livre de Samuel (2S 6, 2-11), on trouve une description haute en couleurs du transfert de l'Arche d'Alliance à Jérusalem.  L'Arche, qui est le symbole de la présence de Dieu, repose dans la maison d'Obed-Edom et est une source de grande bénédiction pour cette maison.  David danse devant l'Arche.  Luc reprend tous ces éléments dans le récit de son Évangile que nous venons de lire, dans sa description de la visite de Marie à sa cousine Élizabeth.  Comme l'Arche, Marie entreprend un voyage qui la mène de Galilée en Judée à travers les montagnes de Samarie.  La même manifestation de joie a lieu, y compris la danse sacrée accomplie par Jean-Baptiste dans le sein de sa mère, correspondant à celle de David devant l'Arche.  Et l'exclamation d'Élisabeth saluant Marie reproduit presque verbalement celle de David lorsqu'il se tient devant l'Arche.

        Marie est la véritable Arche d'Alliance, communiquant la présence de Dieu à tous ceux qu'elle visite.  Mais tout cela est fait dans une extrême simplicité, et avec une admirable touche d'humanité. Demandons-lui de nous obtenir la grâce de recevoir avec joie Jésus dans nos coeurs, et, pourquoi pas, de savoir manifester cette joie avec la même exubérance que David devant l’Arche.

 

21 décembre 2022 – mercredi de la 4ème semaine de l’Avent

Cant 2, 8-14 ; Luc 1, 39-45

H O M É L I E

           Dans les deux premiers chapitres de son Évangile, Luc présente tous les grands thèmes de cet Évangile, et met déjà en présence tous les personnages importants, à commencer par Jésus et Jean-Baptiste, qu’il fait se rencontrer ici déjà dans le sein de leur mère.

           Nous savons comment tout cet Évangile de Luc, après ces deux Chapitres préliminaires, sera construit autour du thème de la montée de Jésus vers Jérusalem. Ce voyage, en plus d'être un mouvement géographique, est aussi un thème théologique.  Jésus y enseigne à ces disciples ce que sera son propre pèlerinage humain: un chemin vers la gloire en passant par la souffrance.  À quelqu'un qui exprimait le désir de le suivre, il dit: «Les renards ont des trous et les oiseaux du ciel ont des nids, mais le Fils de l'Homme n'a pas où reposer sa tête."  Selon Luc, Jésus a commencé sa vie dans l'insécurité, loin de la maison de ses parents, dans une crèche.  Tout cela est un symbole de son rejet par les chefs du peuple d'Israël, qui n'avaient pas de place pour lui dans leur tradition.  La trajectoire de la vie de Jésus, dans l'Évangile de Luc commence sans une place pour lui dans l'auberge et elle se termine sans une place pour lui dans le coeur de son peuple.  La réponse de Jésus à celui qui veut le suivre exprime que la vulnérabilité et l'insécurité sont une condition pour devenir "disciple" : une ouverture totale à tout ce que l'obéissance à Jésus-Christ peut signifier.

        Luc anticipe tout cet enseignement dans ses deux premiers chapitres.  La première expression en est Marie, qui est le modèle de tout disciple qui écoute la parole de Dieu et la met en pratique.  Le récit de Luc décrit la façon inattendue avec laquelle, en continuité avec l'Ancien Testament, Dieu choisit une jeune vierge juive d'un tout petit village de Galilée.  Or la Galilée se trouvait dans une province du Nord, et était méprisée par les Juifs plus cultivés de la Judée.  L'une des raisons de ce mépris était que la région était habitée de nombreux Gentils, si bien qu'on pouvait douter de la pureté rituelle même des Juifs qui y habitaient.

        Non seulement Dieu visite cette jeune fille.  C'est en elle et par elle qu'il visite le reste de l'humanité.  Dans l'Ancien Testament, au Second Livre de Samuel (2S 6, 2-11), on trouve une description haute en couleurs du transfert de l'Arche d'Alliance à Jérusalem.  L'Arche, qui est le symbole de la présence de Dieu, repose dans la maison d'Obed-Edom et est une source de grande bénédiction pour cette maison.  David danse devant l'Arche.  Luc reprend tous ces éléments dans le récit de son Évangile que nous venons de lire, dans sa description de la visite de Marie à sa cousine Élizabeth.  Comme l'Arche, Marie entreprend un voyage qui la mène de Galilée en Judée à travers les montagnes de Samarie.  La même manifestation de joie a lieu, y compris la danse sacrée accomplie par Jean-Baptiste dans le sein de sa mère, correspondant à celle de David devant l'Arche.  Et l'exclamation d'Élisabeth saluant Marie reproduit presque verbalement celle de David lorsqu'il se tient devant l'Arche.

        Marie est la véritable Arche d'Alliance, communiquant la présence de Dieu à tous ceux qu'elle visite.  Mais tout cela est fait dans une extrême simplicité, et avec une admirable touche d'humanité. Demandons-lui de nous obtenir la grâce de recevoir avec joie Jésus dans nos coeurs, et, pourquoi pas, de savoir manifester cette joie avec la même exubérance que David devant l’Arche.

 

18 décembre 2022

4ème dimanche de l’Avent « A »

Is 7, 10-16 ; Rm 1, 1-7 ; Mt 1,18-24

H o m é l i e

          Si le peuple d’Israël a joué un rôle considérable dans l’histoire ancienne, ce ne fut certes pas à cause de son importance numérique ou militaire, mais à cause de sa position stratégique.  Israël était une sorte de zone tampon entre les grandes puissances de l’époque : entre l’Assyrie et l’Égypte durant un certain temps, puis entre la Perse et l’Empire gréco-romain.  Ces superpuissances, chacune à son tour, considéraient comme leur droit et leur devoir d’agir comme police internationale et d’imposer ou de déposer les chefs du peuple d’Israël.  Au moment de la naissance de Jésus, la Judée était sous l’autorité d’un roi qui était un pantin des Romains et la Galilée sous un gouverneur romain.

20 décembre 2022 – mardi de la 4ème sem de l’Avent
Isaïe 7,10-14; Luc 1,26-38

H O M É L I E

           Nous avons aujourd’hui le même évangile que le jour de l’Annonciation du Seigneur, exactement neuf mois avant la fête de la Nativité, le jour où nous célébrons le moment de la conception de Jésus dans le sein de Marie, -- le premier moment de l’existence humaine de Dieu. Cet instant, qui divise toute l’histoire humaine en deux grandes périodes – celle d’avant le Christ et celle d’après la naissance du Christ – fait, dans l’Évangile, l’objet de diverses annonces, ou « annonciations ».

Homélie pour le 17 décembre 2022

Gen 49, 2-10 ; Mt 1, 1-17 

          A partir d’aujourd’hui nous chantons les fameuses antiennes « O », qui nous introduisent déjà d’une façon lyrique dans la joie du Temps de Noël. Les Évangiles des cinq derniers jours avant Noël seront tirés du premier chapitre de Luc, mais ceux d’aujourd’hui et de demain sont tirés du premier chapitre de Matthieu.

19 décembre 2022 ; lundi de la 4ème semaine de l’Avent

Jg 13, 2…35 ; Lc 1, 5-25

Homélie

          Dans les deux premiers chapitres de son Évangile, Luc raconte, en des récits tout à fait parallèles, les évènements relatifs à Jean-Baptiste et ceux relatifs à Jésus. La circoncision de Jean-Baptiste avec le chant de Zacharie est parallèle à celle de Jésus, avec le chant de Siméon ; Jean grandit et se retire au désert, tout comme Jésus grandit et se retirera lui-aussi au désert pour quarante jours ; etc.

 11 décembre 2022 – 3ème dimanche de l’Avent « A »

 Is 35,1-6a.10 ; Jc 5,7-10 ; Mt 11,2-11

 

H o m é l i e

 

  Comme nous l’avons vu dans l’Évangile de dimanche dernier, Jean le Baptiste avait appelé ses contemporains à la conversion. Nourri spirituellement des écrits des grands prophètes d’Israël, il avait annoncé la venue de la colère divine, la venue d’un Messie qui jugerait les nations, séparerait les bons des méchants et exterminerait ces derniers : « Déjà la hache est prête à attaquer la racine des arbres ; tout arbre qui ne produit pas de bon fruit va être coupé et jeté au feu ».