Homélies et conférences du Père abbé - Dom Damien Debaisieux

Homélie pour l’Ascension 2014

 Les apôtres virent Jésus « s’élever et disparaître à leurs yeux dans une nuée. » Voici donc ce que nous dit saint Luc au commencement du Livre des Actes. Et il ajoute qu’ils restaient là à fixer le ciel et que « deux hommes en vêtements blancs » leur disaient : « pourquoi restez-vous là à regarder le ciel ? » En langage plus moderne, mais aussi moins châtié, nous pourrions dire qu’ils étaient littéralement scotchés, et je crois que nous le serions nous aussi si nous étions témoins d’un tel évènement. Or, nous le sommes ! Oui, ce qui saisit les apôtres, ce n’est pas une prouesse physique de Jésus, mais la grandeur du mystère face auquel ils se trouvent, auquel ils sont associés, et nous avec eux.

Homélie pour le 4ème dimanche de Carême A - 30 mars 2014

 Voici donc ce long évangile où Jésus guérit un aveugle. Si ce dernier est le premier bénéficiaire de l’action, de l’œuvre de Dieu, il n’en est pas le seul : à travers lui, c’est à tous les personnages de ce récit que Jésus s’adresse, et bien sûr, et surtout, aujourd’hui, à nous.

 L’aveugle-né retrouve la vue et ses voisins le pressent d’expliquer ce qui s’est passé. Il raconte tout simplement les gestes et paroles de « l’homme qu’on appelle Jésus ». Mais ce qu’a vécu l’aveugle-né poursuit son chemin, comme si cette boue appliquée sur ses yeux continuait de pénétrer en lui, comme si les paroles entendues de Jésus faisaient davantage écho en lui, et comme si cette eau de la piscine de Siloé le lavait sans cesse. Si bien que, quand il est devant les pharisiens, ses paroles sur l’identité de Jésus prennent plus d’ampleur : il dit d’abord que « c’est un prophète », puis il affirme qu’il vient de Dieu. Enfin, il s’adressera à Jésus en confessant : « Je crois, Seigneur ».

Homélie pour le 5ème dimanche ordinaire, année « A » - 9 février 2014 – Abbaye de Scourmont

 Si Jésus s’était lancé dans une opération marketing, il ne s’y serait pas pris autrement. On pourrait même imaginer des affiches ou des spots publicitaires : « Vous êtes le sel de la terre…Vous êtes la lumière du monde ». De véritables slogans qui flattent notre amour propre en nous mettant apparemment au centre de toutes les attentions, en faisant de nous des personnes indispensables.

 Ces paroles de Jésus semblent d’autant plus flatteuses que nous n’en sommes qu’au 5e chapitre de Matthieu, que Jésus n’a commencé sa vie publique qu’au chapitre précédent, et que les disciples n’ont apparemment rien fait de particulier qui leur mériterait un tel éloge, si ce n’est d’entendre Jésus proclamer la Bonne Nouvelle, de le voir guérir des malades et de le suivre. Et c’est alors que Jésus prononce le sermon sur la montagne qui s’étend sur 3 chapitres de l’évangile de Matthieu ; d’abord les béatitudes puis notre passage.