Homélies de Dom Armand Veilleux

15 août 2020 -- Solennité de l'Assomption de Marie
Apoc 11,19; 12, 1...10; 1 Cor 15, 20-26; Luc 1, 39-56
 

Homélie 

          Ce récit de l’Évangile que nous venons d’entendre est empreint d’une fraîcheur qu’il fait bon de retrouver après avoir entendu le tableau plutôt violent de la vision de l’Apocalypse que nous communiquait la première lecture, ainsi que le texte de saint Paul nous décrivant le Christ écrasant de ses pieds tous ses ennemis, même si le dernier ennemi qu’il détruit est la mort.

10 août 2020

Fête de saint Laurent

2 Co 9, 6-10; Jean 12, 24-26

 

Homélie

          Saint Benoît, dans sa Règle, dit qu'il veut établir une "École où l'on apprenne à servir le Seigneur " (Schola dominici servitii).  Quiconque vient au monastère vient pour y servir le Seigneur -- un service qui s'incarnera jour après jour dans le service des frères ou des sœurs.  Or Jésus, dans le bref Évangile que nous venons de lire dit : "Si quelqu'un veut me servir, qu'il me suive".  C'est pourquoi la vie monastique est aussi appelée une sequela Christi, une vie à la suite du Christ.  Or, Jésus prononce ces paroles (Si quelqu'un veut me servir, qu'il me suive) dans un contexte où il annonce sa propre passion.  On comprend donc qu'il décrive en quoi consiste cette marche à sa suite en utilisant l'image du grain de blé tombé en terre.  Un grain de blé sec peut certes être croqué et mangé.  Mais ce n'est qu'un petit grain, tout seul.  Par ailleurs le grain mis en terre, s'il est sain, commence à germer dès qu'il est en contact avec l'humidité du sol.  Il meurt en tant que grain de blé, mais il naît à une vie nouvelle en tant que tige, puis épi, et il produit de nombreux autres grains.  Et Jésus de conclure cette comparaison par cette phrase mystérieuse : "Qui aime sa vie la perd;  et qui hait sa vie en ce monde la conservera en vie éternelle."

6 août 2020 – Fête de la Transfiguration

Dn 7,9-10.13-14 ou 2 P 1,16-19; Mt 17, 1-9

 

 

H O M É L I E

             Ce récit évangélique qu’on appelle généralement la « Transfiguration » répond à un style littéraire qu’on appelle l’Apocalyptique. C`est un style que l’on retrouve non seulement dans le dernier Livre du Nouveau Testament, qu’on appelle précisément l’Apocalypse, mais aussi en plusieurs passages des Évangiles. C’est donc à très juste titre que le Lectionnaire liturgique pour la Fête d’aujourd’hui nous donne comme première lecture une vision du Livre de Daniel, qui se situe précisément dans cette ligne.

2 août 2020 – 18ème dimanche ordinaire "A"

Is 55, 1-3; Rom 8, 35.37-39; Mat 14,13-21

 

H o m é l i e

           Remettons tout d’abord ce récit dans le contexte où le situe Matthieu dans son Évangile.  C’est un moment difficile dans la vie de Jésus.  D’une part, il a enseigné aux foules qui le suivaient en utilisant de nombreuses paraboles, mais les gens sont restés sourds à son message.  D’autre part il vient d’apprendre qu’Hérode, qui a fait décapiter Jean-Baptiste pense que lui, Jésus, est Jean-Baptiste ressuscité des morts.  Jésus, dont l’heure n’est pas encore venue, monte alors dans une barque pour se retirer dans un lieu solitaire.  Or, voilà que les foules – ces mêmes foules qui restaient sourdes à son enseignement – découvrent où il est, sans doute fascinées par le messager, même si elles ne reçoivent pas le message.  Un peu comme ce qui se produit lors des grands rassemblements religieux de tous les temps, y compris du nôtre.

26 juillet 2020 --- 17ème dimanche ordinaire "A"

1 Rois 3,5.7-12; Rom 8,28-30; Matt 13, 44-52

 

Homélie

          J’ai eu l’occasion un jour de causer avec un grand penseur, qui n’avait pas la foi chrétienne, et qui se définissait très humblement non pas comme un athée, mais comme un « agnostique en recherche ».  Et, dans une autre circonstance, un de mes amis qui n’avait pas – ou en tout cas pensait ne pas avoir – la foi, et qui se trouvait soudain confronté avec une maladie grave, probablement en phase terminale, qu’il vivait d’ailleurs avec un grand courage et une grande dignité, m’écrivait: « cela m’aiderait d’avoir ta foi ». Ces deux exemples – et je suis sûr que chacun de vous pourriez en citer plus d’un, nous permettent de voir comment le cheminement vers le Règne de Dieu et vers le bonheur est différent d’une personne à l’autre.  Les trois paraboles que nous venons d’entendre soulignent aussi ce même mystère du cheminement absolument unique de chaque personne. 

Samedi, le 25 juillet 2020 – Fête de saint Jacques

2 Cor 4, 7-15; Mt 20, 20-28

Homélie

          Il y a plusieurs Jacques dans le Nouveau Testament.  Celui que nous célébrons aujourd'hui, c'est le frère de Jean et fils de Zébédée.  Ce Jacques fut l'un des premiers martyrs.  Hérode le fit mettre à mort lors de la première grande persécution contre l'Église, avant même l'arrestation de Pierre.  Avec son frère Jean, comme lui compagnon de Pierre, il tient une place toute particulière durant la vie publique de Jésus.  Avec Jean, il est l'un des premiers disciples à aller demander à Jésus "Maître, où demeures-tu?".  Il est l'un de ceux que Jésus amène avec lui sur la montagne de la Transfiguration, dans la chambre où il ressuscite la fille de Jaïre et, finalement, au Jardin des Oliviers.

22 juillet 2020– Fête de sainte Marie-Madeleine

Sag 3, 1-4 (ou 2 Cor 5, 14-17); Jn 20, 1-2. 11-18

 

Homélie

          Marie-Madeleine est sans doute la femme mentionnée dans l'Évangile au sujet de laquelle on sait le plus de choses (bien qu'il ne soit pas toujours absolument clair de quelle "Marie" les Évangélistes parlent).  Lorsqu'elle lava les pieds de Jésus et les arrosa de parfum, Jésus dit que partout où l'Évangile serait enseigné on raconterait ce qu'elle avait fait "en mémoire d'elle". Et cependant ce qui a été surtout retenu de Marie-Madeleine par saint Jean, et qui est l'objet du texte d'Évangile que nous venons de lire, c'est qu'elle fut le premier témoin de la Résurrection de Jésus.