Homélies de Dom Armand Veilleux

10 juillet 2021 – samedi de la 14ème semaine – année impaire

Genèse 49, 29-33 ; 50, 15-24 ; Mat 10, 24-33 

Homélie

           Dans la dernière des béatitudes (Mt 5,10-12) Jésus avait déclaré bienheureux ceux qui sont persécutés pour la justice.  « Heureux êtes-vous, avait-il dit, lorsque l’on vous insulte, que l’on vous persécute et que l’on dit faussement contre vous toute sorte de mal à cause de moi. »  Et il ajoutait « C’est ainsi en effet qu’on a persécuté les prophètes qui vous ont précédés. »  Le passage d’Évangile que nous venons de lire commente en quelque sorte et explique cette béatitude

9 juillet 2021 - Vendredi de la 14ème semaine (année impaire)

Gn 46, 1-7. 28-30 ; Mt 10, 16-23

Homélie

Chers frères et sœurs,

           Il y a deux jours, le président d’Haïti était brutalement assassiné dans sa demeure, durant la nuit.  La chronique des journaux quotidiens est rempli de tels actes de violence un peu partout dans le monde.

8 juillet 2021, jeudi de la 14ème semaine (année impaire)

Gn 44, 18-21. 23-29 ; 45, 1-5 ; Mt 10, 7-15

Homélie

Tout être humain est plus grand que chacune de ses actions.  Les frères de Joseph l'avaient vendu à des marchands dans le désert et avaient menti à leur père sur sa mort présumée.  Néanmoins, lorsque Joseph les a rencontrés plusieurs années plus tard, dans une situation complètement différente, alors qu'ils étaient dans le besoin et qu'il était puissant, ils étaient toujours pour lui ses frères, et il les a traités comme tels.

06 juillet 2021 – Mardi de la 14ème semaine

Gn 32, 23-32; Matt. 9, 32-38.

H o m é l i e

          Dans l’Évangile d’aujourd’hui nous voyons d’abord Jésus guérir un sourd-muet. Ce qui suscite évidemment l’admiration de la foule, mais aussi la haine des pharisiens qui prétendent que c’est par le pouvoir des démons que Jésus chasse les démons.  Contrairement aux Apôtres qui, un jour, voulaient faire tomber le feu du ciel sur ceux qui n’avaient pas reçu leur message, Jésus ne répond même pas. Il s’éloigne tout simplement et s’en va parcourir les villes et les villages des alentours, donnant la bonne nouvelle dans les synagogues, proclamant l’Évangile du royaume et guérissant les malades.

5 juillet 2021 – Lundi de la 14ème semaine (année paire)

Gen 28, 10-22a; Matt. 9, 18-26

H o m é l i e

            Le récit évangélique (que nous avons aujourd’hui dans la version de Matthieu et que nous avions le 13ème dimanche ordinaire dans celle de Marc) est très bien construit.  Presque chaque détail y est chargé d'une signification symbolique; et nous n'en percevrons certainement pas tout le message, si nous le lisons simplement comme une belle "histoire".  L'histoire n'est là que pour servir de support au message; et ce message concerne la vie et sa restauration.

            Ce n'est pas par accident que l'on a ici deux récits en un; et il n'y a pas de raison sérieuse de penser que les deux événements soient arrivés en même temps et le même jour.  Les deux récits sont réunis parce qu'ils ont beaucoup en commun et véhiculent le même message.  Il s'agit, dans chaque cas, d'une femme.  Évidemment, la femme a une relation très spéciale à la vie.   Elle donne la vie à son enfant après avoir pris soin de cette vie nouvelle dans son sein durant neuf mois, et elle continue d'en prendre soin encore longtemps après la naissance.  Dans la culture sémitique, donner la vie était pour une femme l'honneur le plus élevé aussi bien que le devoir le plus important.  Et, bien sûr, chaque femme juive nourrissait le secret espoir d'être elle-même la mère du Messie.

            Les deux femmes de notre évangile ont en commun d'être privées de la possibilité de remplir ce devoir et de recevoir cet honneur -- la première à cause de sa mort en bas âge. Matthieu ne mentionne pas son âge ;  mais selon Marc, elle avait  douze ans -- âge de la puberté légale, et âge auquel la jeune fille juive était ordinairement donnée en mariage (il ne s'agissait donc pas d'une "enfant", mais d'une jeune femme nubile) -- ; la seconde à cause de son type d'infirmité qui la rendait impure selon la Loi, et excluait donc pour elle tout contact avec les hommes et la privait de la possibilité d'être mère.

            Elles sont, toutes deux, rendues par Jésus à la plénitude de la vie, à leur pleine féminité, et sont donc rétablies dans leur rôle de donatrices potentielles de la vie.  En les guérissant, Jésus se révèle lui-même comme celui qui rend la vie.  Le plus ancien titre du Christ, dans l'Église syriaque était  "celui qui donne la vie"?.  Lorsque  Jésus, à la fin du récit,  commande de donner à manger à la jeune femme, il se révèle aussi comme celui qui nourrit la vie.  Il est celui qui donne et restaure non seulement la vie "spirituelle", mais la vie "humaine", une vie qui est à la fois physique, psychique et spirituelle.

            En faisant cela Jésus nous rappelle la beauté et la valeur de la vie -- de toute forme de vie.            Nous tous, jeunes ou vieillards, mariés ou célibataires, sommes appelés, à l'exemple du Christ et chacun selon notre façon propre, à donner la vie, à la nourrir et, le besoin échéant, à la rétablir.

            Et c'est parce que nous croyons en cette mission reçue du Christ, en qui nous partageons la même foi, que nous voulons, encore ce matin, recevoir ensemble le Pain de la Vie. Laissons-nous conduire au désert, et tout au long de cette journée, écoutons Jésus qui parle à chacun de nos cœurs.

 

4 juillet 2021 – 14ème dimanche ordinaire "B"

Ez 2, 2-5; 2Co 12, 7-10; Mc 6, 1-6  

H o m é l i e

 

            Lorsque Jésus arrive à Nazareth, (car on suppose qu'il s'agit bien de Nazareth, même si Marc, sans doute volontairement, ne nomme pas la ville), sa réputation l'a précédée.  En lisant les chapitres précédents de l’Évangile de Marc, nous voyons que non seulement la renommée de thaumaturge de Jésus l’a précédé à Nazareth, mais aussi la réputation de personnage dangereux que lui ont faite les pharisiens et les chefs du peuple -- qui ont d'ailleurs déjà décidé de le faire périr (Mc 3,6).  On sait qu'il enseigne en son propre nom et non pas comme les scribes (Mc 1,22).  On sait qu'il n'observe pas les traditions, osant toucher un lépreux et permettant à ses disciples d'arracher des épis et de les broyer le jour du sabbat et même de faire une guérison en ce jour-là (Mc 1,39-45; 2, 23-3,6); on sait qu'il va manger chez des gens peu respectables (Mc 2, 14-17), etc.  D'ailleurs, à cause de tout cela sa propre famille avait conclu qu'il avait perdu la tête ; et était venue, y compris avec sa mère, pour le chercher et le ramener à la maison (Mc 3,21; 31-35).

3 juillet 2021 – Fête de saint Thomas

Ep 2, 19-22 ; Jn 20, 24-29

Homélie

          Chacun des Évangélistes nous a rapporté à sa façon les événements qui ont suivi la Résurrection du Christ.  Il ne faut surtout pas essayer de réconcilier leur chronologie des événements.  En réalité ils ne sont pas intéressés par la chronologie et n'essayent pas de nous donner une description exacte des faits.  Ils veulent plutôt nous transmettre une vision théologique.  Luc, qui organise son Évangile autour de Jérusalem et du Temple, répartit les événements d'après la résurrection sur une période de cinquante jours, correspondant à la liturgie juive.  Jean, le théologien mystique au regard perçant, ramasse presque tous ces événements en un seul jour, le jour même de la résurrection.