Homélies de Dom Armand Veilleux

27 février 2024 – mardi de la 2ème semaine de Carême

Isaïe 1, 10.16-20; Matthieu 23,1-12

 

Homélie

 

          Il est rare que Jésus parle avec une telle sévérité. Lui qui est si miséricordieux face à la faiblesse humaine devient extrêmement sévère devant l'exploitation de l'homme par l'homme et devant l'orgueil qui consiste à s'attribuer des titres et des honneurs qui sont réservés à Dieu.

Lundi, 26 février 2024 – Lundi de la 2ème semaine de Carême

Daniel 9:4-10; Luc 6:36-38

H O M É L I E

 

Bien chers frères,

          La conversion, telle qu'elle nous est présentée dans les Évangiles, comprend deux éléments essentiels : d’abord, la conviction d'être pécheur, d'avoir été infidèle à l'amour de Dieu, et d'avoir besoin de pardon et de guérison, et, d'autre part, la conviction non moins forte que Dieu est miséricordieux, qu'il ne désire rien d'autre que nous pardonner et qu'il veut que nous retournions vers lui. Nous trouvons tout cela dans ce beau texte du prophète Daniel : "À nous la honte au visage… parce que nous avons péché… Au Seigneur notre Dieu, les miséricordes et les pardons."

25 février 2024 – 2ème dimanche de Carême "B"

Gen 22, 1-2. 9. 10-13. 15-18; Rom 8, 31-34; Marc 9, 2-10

H O M É L I E

          L'événement rapporté dans l'Évangile d'aujourd'hui se situe à un moment crucial de la vie publique de Jésus. Durant un certain temps les foules l'avaient accueilli et avaient reçu son message avec ouverture et même, parfois, avec enthousiasme. Et puis, comme il était graduellement devenu une menace pour les autorités en place, les Pharisiens se mirent à lui faire une lutte constante, et les foules le désertèrent graduellement. À un certain moment Jésus se rendit clairement compte que ses ennemis auraient le dessus et qu'il allait mourir. Il annonça alors sa mort à ses disciples et à partir de ce moment il consacra la plus grande partie de son temps à les former plutôt qu'à prêcher aux foules.

24 février 2024 - Samedi de la 1ère semaine de carême

Dt 26, 16-19 ; Mt 5, 43-48

Homélie

Déjà dans l'Ancien Testament, comme nous pouvons le constater en lisant le livre du Deutéronome, l'obéissance à Dieu n'était pas simplement l'observation craintive d'un ensemble de règles. Bien sûr, il y avait de nombreux "commandements et statuts", mais ils devaient être observés avec le cœur et l'âme. Cette observance faisait partie d'une relation avec Dieu. C'était un accord entre Dieu et le peuple, une alliance : Yahvé serait leur Dieu, et ils seraient son peuple. Quant au peuple, il doit marcher dans les voies de Dieu.

23 mars 2024 - Vendredi de la première semaine de carême

Ez 18, 21-28 ; Mt 5, 20-26

Homélie

Parfois, si nous lisons l'Evangile superficiellement, nous avons l'impression que Jésus n'est pas très logique ou cohérent dans son enseignement. Il y a des textes, dans l'Évangile, dans lesquels il prêche contre le légalisme des pharisiens, disant que le sabbat a été fait pour les êtres humains et non les êtres humains pour le sabbat, etc. Mais à d'autres moments, Jésus nous dit des choses comme ce que nous venons d'entendre : que si notre justice ne surpasse pas celle des Scribes et des Pharisiens, nous n'entrerons pas dans le Royaume des Cieux. L'explication de cette divergence est certainement que Jésus fonctionne selon un type de sagesse et de logique différent du nôtre.

22 février 2024 – Chaire de saint Pierre

1 P 5, 1-4; Mat 16, 13-19

 

Homélie pour la fête de la Chaire de saint Pierre  

          Et vous, qui dites-vous que je suis?

          Il n’est jamais facile de traduire un texte dans une autre langue en en respectant toutes les nuances. Les traducteurs du lectionnaire liturgique, dans leur effort pour rendre le texte intelligible aux personnes d’aujourd’hui paraphrasent parfois le texte, ou y ajoutent quelque chose. Ainsi, dans l’Évangile d’aujourd’hui, Jésus demande à ses disciples : « Et vous, qui dites-vous que je suis ? ». La traduction que nous avons lue paraphrase cette question, ajoutant les mots : « pour vous qui suis-je ? », donnant aux paroles de Jésus une note intimiste qu’elles n’ont pas.

21 février 2024 :: mercredi de la 1ère semaine de Carême

Jonas 3, 1-10 ; Luc 11, 29-32

Homélie

          Le prophète Jonas fut envoyé par Dieu aux païens de la cité de Ninive. Mais il ne voulait pas avoir cette mission, et il s’enfuit vers la cité de Tarsis. Cela, comme nous le savons, le conduisit – lui et tous ses compagnons – dans une terrible tempête. Au coeur de cette tempête, il reconnut son péché et il accepta – il demanda même – d’être jeté à la mer pour calmer la colère de Dieu. C’est alors qu’il commença une expérience de solitude, symbolisée par le temps qu’il passa dans le ventre d’un gros poisson, avant de commencer, finalement, sa mission qui était de prêcher un message de repentance. Cependant, il lui était impossible de comprendre qu’une cité païenne pourrait se convertir à Dieu ; et lorsqu’elle se convertit, il en fut contrarié. Comme nous le savons par le reste de l’histoire, Dieu va lui faire comprendre, à travers l’image de la plante qui croît en un jour et qui meurt le lendemain, qu’il a le même amour miséricordieux pour la ville païenne de Ninive que pour le peuple d’Israël.