Homélies de Dom Armand Veilleux

25 August 2024 -- 21st Sunday “B”

Jos 24:1-2a.15-17.18b; Eph 5:21-32; Jn 6:60-69

Homily

Over the last four Sundays, we have read in the Gospel the long discourse on the bread of life, found in chapter 6 of the Gospel of John, where Jesus declares himself the living bread given to the world by his Father, and where he calls for total faith in his person and in his message. The epilogue to this discourse, which we read today (before resuming the reading of Mark's Gospel next Sunday), was a turning point of great importance in Jesus' ministry and especially in his relationship with the crowd of disciples who followed him, and in particular the twelve Apostles.

24 August 2024, Feast of Saint Bartholomew

Rev 21, 9b-14; John 1, 45-51

Homily         

          There were several concentric circles of followers around Jesus. First there was the crowd, to whom Jesus addressed most of his teaching. Then there was a group of disciples, men and women, who followed him on his journeys through Galilee and Judea. Among them were the Twelve, whom he had chosen in a special way and who were to be the foundations of his Church. Each of these Twelve was chosen explicitly, each by name. Of some of them we know a fair amount about their lives, their apostolic activity and their martyrdom. Of others we know very little. Of Bartholomew (Bar Tolomeos, i.e. the son of Tolomeus), whom we celebrate today, we know very little. According to tradition, however, Bartholomew is the same person as the Nathanael mentioned in the Gospel we have just heard.

August 23, 2024 - Friday of the 20th week in Ordinary Time

Ezek 37, 1-14; Mt 22, 34-40

Homily

In most societies that have not yet been overly influenced by modern Western culture, the solidarity of the clan or extended family is an extremely important dimension of the social structure. In fact, this solidarity is essential to their survival. Living conditions may be very simple and frugal; people may not have all our luxuries and gadgets, but nobody lacks the essentials. When a woman is widowed and children orphaned, they are cared for by the extended family, through a whole network of relationships. Similarly, strangers have a divine right to hospitality.

23 août 2024– vendredi de la 20ème semaine du T.O.

Ez 37, 1-14; Mt 22, 34-40

H O M É L I E

          Dans la plupart des sociétés qui n’ont pas encore été trop influencées par la culture moderne occidentale, la solidarité du clan ou de la famille élargie est une dimension extrêmement importante de la structure sociale. En réalité cette solidarité est essentielle à leur survie. Les conditions de vie peuvent être très simples et frugales ; les gens peuvent ne pas avoir tout notre luxe et nos gadgets, mais personne ne manque de l’essentiel. Lorsqu’une femme devient veuve et que des enfants deviennent orphelins, ils sont pris en charge par la famille élargie, à travers tout un réseau de relations. De même, l’étranger a un droit divin à l’hospitalité.

August 20. 2024, Feast of Saint Bernard

Sap 7,7-10.15-16 ; Phil 3,17 - 4,1 ; Io 17,20-26

Homily

For over a century now, we have been celebrating saint Bernard as a Doctor of the Church. However, if Bernard is important to us monks, it is first and foremost as a monk and abbot. What we expect from him is not the answer of a great master to our problems, but rather the questions and challenges posed by a great spiritual master, who was first and foremost a monk, and who remained so through all the vicissitudes of his life.

20 août 2024, Fête de saint Bernard

Sap 7,7-10.15-16 ; Phil 3,17 - 4,1 ; Io 17,20-26

H O M É L I E

            Depuis déjà plus d’un siècle, nous célébrons saint Bernard comme Docteur de l’Église. Cependant, si Bernard est important pour nous, moines, c’est avant tout en tant que moine et abbé. Ce que nous attendons de lui n’est pas la réponse d’un grand maître à nos problèmes, mais plutôt les questions et les défis posés par un grand maître spirituel, qui était avant tout moine, et qui l’est demeuré à travers toutes les vicissitudes de sa vie.

18 août 2024 – 20ème dimanche ordinaire "B"

Prov. 9, 1-6; Eph. 5, 15-20; Jean 6, 51-58

 

Homélie

            L'une des différences entre un banquet et un repas ordinaire est qu'on est normalement invité à un banquet. D'ordinaire, une personne ne se présente pas à un banquet sans avoir reçu une invitation et elle répond à l'invitation même si elle ne peut pas y aller. Dans les Évangiles des trois derniers dimanches, nous avons entendu Jésus qui nous invitait à un banquet qu'il a préparé pour nous. Aujourd'hui, dans la première lecture, nous entendons l'invitation de la Sagesse à venir à un banquet qu'elle a de même préparé pour nous.

           Tout cela nous rappelle une vérité fondamentale, dont tous les grands prophètes et les grands mystiques étaient bien conscients : à savoir, que dans la vie spirituelle, dans notre vie chrétienne, tout commence par une invitation, un appel, une vocation.

           La vie de prière et l'expérience mystique ne sont pas quelque chose à laquelle nous puissions arriver de par nos efforts personnels. C'est un appel qui vient d'au-delà de nous. Cet appel peut avoir pris une forme dramatique, comme dans le cas de certains des grands prophètes, par exemple Isaïe et Jérémie, ou dans le cas de Paul, aveuglé par un rayon de lumière sur le chemin de Damas. Dans d'autres cas ce n'est que la voix d'une brise légère, comme celle dans laquelle Dieu se manifesta à Élie.

           L'expérience spirituelle chrétienne commence et finit avec l'expérience d'être aimé et l'invitation à aimer en retour. "Aimons – dit saint Jean – puisqu'Il (Dieu) nous a aimés le premier." Le secret de l'énergie phénoménale d'un saint Paul, d'un saint Bernard ou d'une sainte Thérèse d'Avila résidait dans leur conviction d'être aimés. La première chose dans la vie d'un chrétien n'est pas d'aimer, mais plutôt de recevoir l'amour. Notre amour – que ce soit l'amour pour Dieu ou pour les autres – ne peut être qu'une réponse à l'amour que Dieu a pour nous. La condition est d'avoir confiance, d'avoir foi en la personne qui nous aime.

           Il est aussi important de considérer le contexte dans lequel sont situés ces discours de Jésus dans l'Évangile de Jean. Nous savons comment est construit cet Évangile : une série de signes, chacun suivi d'un discours. Dans le chapitre 6, nous avons le signe de la multiplication des pains, après laquelle la foule veut couronner Jésus comme roi; puis Jésus marche sur le lac. Viennent alors les deux discours sur le pain de vie dont nous en avons entendu un la semaine dernière et l'autre aujourd'hui.

           À la foule, qui ne comprend pas ce qu'il lui dit, Jésus déclare finalement de façon très claire: "Je suis le pain de la vie... La volonté de mon Père est que quiconque voit le Fils et croit en lui aie la vie éternelle..." Les gens murmurent... Jésus dit de nouveau: "Je suis le pain descendu du ciel. Celui qui mange de ce pain vivra éternellement et le pain que je donnerai c'est ma chair, pour la vie du monde"... Le mot "chair", plus fort que "corps", met tout cet enseignement dans le contexte de l'Incarnation. Le Fils de Dieu est devenu le Fils de l'Homme.

           En réalité, tout le contexte de cet enseignement est celui de la foi. La signification originelle de ce récit concernait la nécessité de recevoir avec foi le message de Jésus. Puis dans la première transmission de l'Évangile, le récit fut lié à la réception de la nourriture eucharistique. Ce lien entre les deux éléments nous invite à réexaminer notre façon de concevoir la célébration eucharistique.

           Si nous venons à l'Eucharistie quotidienne un peu comme on va à la pompe à essence pour faire le plein de sa voiture, l'Eucharistie devient un simple rite dans lequel nous pensons refaire le plein de nos forces et de nos énergies spirituelles. Si c'est là notre attitude, nous ne devons pas nous surprendre si, après de nombreuses années de cette pratique, nous nous retrouvons au même point dans notre cheminement spirituel.

           Si, au contraire, nous rencontrons le Christ chaque jour dans une relation de foi, de prière contemplative et de charité active à l'égard de nos frères et de nos sœurs, alors, oui, l'Eucharistie sera une expression sacramentelle de cette foi et de cet amour, et les nourrira.