8 juillet 2022 – Vendredi de la 14ème semaine – année paire
Osée 14, 2-10 ; Matthieu 10, 16-23
Homélie
La première lecture d’aujourd’hui continue le beau texte d’hier tiré du prophète Osée, appelant à la conversion. Il nous appelle à revenir au Seigneur en lui parlant. La formule est à la fois belle et surprenante : « Prenez avec vous des paroles et revenez au Seigneur ». Nous nous demandons parfois s’il est vraiment nécessaire d’utiliser des paroles dans notre prière, puisque Dieu sait d’avance tout ce que nous allons lui dire. Et pourtant le prophète nous dit « Prenez avec vous des paroles... ». C’est que Dieu désire nous rencontrer en quelque sorte sur notre terrain, converser avec nous dans un langage humain. Dans l’Ancien Testament, nous pouvons dire qu’il s’agissait d’anthropomorphisme. Mais dans le Nouveau Testament, Dieu s’est fait l’un d’entre nous et nous a parlé dans notre propre langage. Le Verbe de Dieu s’est fait parole humaine. Nous pouvons donc – et nous devons – lui parler. En réalité, ce n’est pas Lui qui en a besoin. C’est nous.
La dernière phrase de la lecture d’Osée sert de lien avec l’Évangile. Osée y dit : « Oui, les chemins du SEIGNEUR sont droits, et les justes y marcheront, mais les rebelles y trébucheront » ; et, dans l’Évangile, lorsque Jésus envoie ses disciples en mission, Il les prévient que ce sera un chemin difficile et dangereux. Il leur faudra être prudents comme des serpents et candides comme des colombes. Ils ne doivent pas rechercher les dangers ; ils doivent au contraire les éviter. Rechercher le martyre n’a jamais été une attitude chrétienne. La véritable attitude chrétienne consiste à être fidèle à la voie de l’Évangile, quel que soit le danger, étant prêt à en accepter toutes les conséquences, le martyre s’il le faut.
Notre époque, comme toutes les époques antérieures est riche en martyres. Nombreux sont ceux qui acceptent de donner leur vie pour prêcher et défendre les valeurs de l’Évangile. Les circonstances ont changé cependant. L’Évangile de demain nous donnera l’occasion d’en reparler.
Armand Veilleux