Lundi, 4 novembre – Mémoire de saint Charles Borromée
Luc 14 ; 12-14
H o m é l i e
Tout le chapitre 14 de Luc est constitué de ce qu’on pourrait appeler des « propos de table » de Jésus. Ces « propos de tables », même si Luc est le seul des Évangélistes à les rapporter, appartenaient à un genre littéraire populaire, couramment utilisé à l’époque.
Jésus est invité à un banquet ; et, comme tous les autres invités, il prend la parole lorsque vient son tour, et offre quelques réflexions et un enseignement.
Une partie de son enseignement porte sur le choix des places ; et cet enseignement est adressé à tous les invités présents ; vient ensuite un enseignement sur le choix des invités et est adressé à son hôte. Ce deuxième enseignement est celui que nous avons lu. Lorsque nous lisons ce texte, nous devons nous considérer à la fois comme l’hôte et comme ses invités.
Les personnes que nous voulons inviter à notre table, ou que nous voulons aider, servir, ne doivent pas être seulement les personnes intéressantes et agréables, avec qui il fait bon être, ou encore celles qui pourront nous aider dans les moments difficiles, par exemple en nous facilitant l’accès à un poste de travail ou à un bon contrat, ou en nous évitant de payer une contravention ou en nous obtenant rapidement un rendez-vous chez un spécialiste… Non ! Il nous faut aider et servir d’abord les plus nécessiteux, les pauvres, les personnes blessées – de toutes sortes de blessures --, les aveugles, etc. Ce sont ces personnes qui nous accueilleront dans le Royaume des cieux.
Saint Benoît, qui a écrit au sixième siècle une Règle de vie pour les moines – une Règle qui demeure jusqu’à aujourd’hui le fondement de toute vie monastique en Occident -- a très bien compris cet Évangile. Dans le chapitre sur l’hospitalité, il recommande de recevoir le pauvre et le nécessiteux, aussi bien que le riche et le puissant, comme le Christ lui-même, sans acception de personnes.
Demandons à Dieu cette sagesse, qui peut paraître folie aux yeux des hommes, mais qui est la sagesse même de Dieu.
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Aujourd’hui, nous faisons mémoire de saint Charles Borromée, qui fut créé
cardinal et secrétaire d’État par son oncle, le pape Pie IV, à l’âge de 22 ans, avant de devenir évêque de Milan. Il travaillant ardemment à appliquer les décisions du Concile de Trente pour la réforme de l’Église, réunissant de nombreux synodes et instituant des séminaires pour la formation des futurs prêtres. Cela nous ramène évidemment à l’esprit l’image d’un de ses successeurs à Milan, le cardinal Montini, devenu ensuite le pape Paul VI, qui initia, après Vatican II, la série de synodes qui scannent encore la vie de l’Église contemporaine.
Armand Veilleux