Homélies de Dom Armand Veilleux

13 mars 2010 – Samedi de la 3ème semaine du Carême

Osée 6, 1-6 ; Luc 18, 9-14 

Homélie

 

          Au début de chaque célébration eucharistique, nous confessons nos péchés et demandons le pardon du Seigneur.  Est-ce toujours plus qu’une simple formalité religieuse ? Sommes-nous sincèrement conscients d’être pécheurs ? Bien sûr nous savons que nous avons fait des péchés.  Normalement, nous les avons déjà accusés en confession et ils ont été pardonnés.  Nous savons d’ailleurs qu’ils nous ont été pardonnés par Dieu dès le moment où nous les avons regrettés. Mais être pécheur est autre chose que d’avoir simplement fait tel ou tel péché. Il se peut que nous soyons conscients d’être de bons chrétiens ou de pas si mauvais moines, plutôt que conscients d’être pécheurs…  

12 mars 2021 – Vendredi de la 3ème semaine de Carême

Osée 14, 2-10 ; Marc 12, 28b-34

 

H o m é l i e

 

          Écoutons attentivement la réponse de Jésus à la question concernant le premier de tous les commandements. : Il répond : « Voici le premier : Écoute Israël : le Seigneur notre Dieu est l’unique Seigneur… ». Ce que Jésus dit c’est que le premier et le plus grand des commandements est d’écouter le Seigneur.  Ce qui, comme je le rappelais dans l’homélie d’hier, est aussi le premier mot de la Règle de saint Benoît.  Écouter.

11 mars 2021 – jeudi de la 3e sem. de Carême

Jr 7, 23-28 ; Luc 11, 14-23

Homélie

Le Prologue de la Règle de saint Benoît reprend plusieurs des enseignements et même des expressions que nous trouvons déjà dans le beau texte de Jérémie que nous avons écouté comme première lecture. « Écoutez ma voix (dit le Seigneur, par la bouche de Jérémie), -- Écoutez ma voix : je serai votre Dieu, et vous serez mon peuple ». Il suffit donc de se mettre à l’écoute de la Parole de Dieu pour appartenir à son Peuple.  Le dialogue avec Dieu dans la prière n’est jamais une chose purement individuelle.  Ce dialogue nous met en communion avec tous les autres « auditeurs de la parole ». C’est ce dialogue même qui nous constitue « Peuple » ou « Église ». Cette parole de l’Écriture fut l’intuition fondamentale du grand théologien allemand, Karl Rahner, qui, dans l’une de ses premières œuvres, qui était d’ailleurs une œuvre de philosophie, publiée dès 1941, au début de la Guerre, décrivait l’être humain comme étant essentiellement, de par sa nature même, un « auditeur du Verbe » (Hörer des Wortes), puisque c’est par la Parole même de Dieu que nous sommes créés.

10 mars 2021 - Mercredi de la 3ème semaine de Carême

Dt 4, 1. 5-9; Mt 5, 17-19

H O M É L I E

          Dans l'Evangile, Jésus dit très clairement à ses disciples et à nous tous que le plus grand de tous les commandements est l'amour et qu'il est inutile et hypocrite de pratiquer tous les petits détails de la Loi si l'on ne pratique pas la charité et, avant tout, la justice.   Cela ne signifie pas pour autant que la Loi n'a pas d'importance et que si nous pratiquons la charité, nous pouvons oublier le reste de la Loi.

9 mars 2021 – Mardi de la 3ème semaine de Carême
Daniel 3, 25.34-43 ; Mt  18, 21-35
 

Homélie

          Cette affaire des 7 fois et des 70x7 fois est une bien vieille histoire. Elle remonte à l’époque de Caïn et Abel.  Après le meurtre d’Abel, selon le récit de la Genèse, Dieu chassa Caïn du Paradis.  Ce dernier dit alors à Dieu : « Si tu me chasses aujourd’hui de l’étendue de ce sol, je serai caché à ta face, je serai errant et vagabond sur la terre, et quiconque me trouvera me tuera." Et le Seigneur répondit : "Eh bien! Si l’on tue Caïn, il sera vengé sept fois."  Et, quelques générations plus tard, Lamek, le petit-fils de Caïn, prit deux femmes, Ada et Cilla, et leur dit, avec assez de bravade : "Ada et Cilla, écoutez ma voix! Femmes de Lamek, tendez l’oreille à mon dire! Oui, j’ai tué un homme pour une blessure, un enfant pour une meurtrissure. Oui, Caïn sera vengé sept fois, mais Lamek soixante-dix-sept fois."

8 mars 2021 – lundi de la 3e sem. de Carême

2 R 5, 1-15a; Lc 4, 24-30

 

Homélie      

         Après son baptême par Jean, Jésus passa au désert 40 jours, après lesquels il décida de ne pas commencer son ministère à Jérusalem, qui était le centre du judaïsme, mais dans la lointaine province de Galilée d'où il venait. 

7 mars 2021 -- 3ème dimanche de Carême "B"
Exode 20, 1-17; 1Cor 1, 22-25; Jean 2, 13-25

 

H O M É L I E

         

          Lorsque Jésus chasse les vendeurs du temple, avec leurs brebis et leurs bœufs, jetant par terre la monnaie des changeurs et renversant leurs comptoirs, les disciples se rappellent la parole de l'Écriture : "Le zèle de ta maison me consume" (Ps 69,10, grec).  Ils interprètent l'action de Jésus à la lumière du zèle d'Élie (1 Rois 19,10.14.15-18; 2 Rois 10,1-28; Mal 3, 1sq; Eccl. 48,1-11).  Ils voient en Jésus le Messie qui va renforcer les institutions religieuses d'Israël par la force et la violence.  Ils n'ont rien compris -- pas même ce qu'Élie lui-même avait appris dans son expérience mystique sur le mont Horeb : que Dieu n'est dans rien de ce qui est violent (ouragan, tremblement de terre, feu, etc.) mais dans ce qui est doux et paisible, la brise légère.