Homélies de Dom Armand Veilleux

1 janvier 2025

Solennité de Marie, Mère de Dieu

Nb 6, 22-27 ; Ga 4, 4-7 ; Lc 2, 16-21

H o m é l i e 

          Dans l’Évangile que nous venons de lire, lorsque les bergers arrivent à Bethléem, ils découvrent « Marie et Joseph, avec le nouveau-né couché dans la mangeoire ». Marie est mentionnée la première, dans sa dignité de Mère. C’est pourquoi on fête aujourd’hui la solennité de Marie, Mère de Dieu. Au cours des siècles les Chrétiens ont attribué beaucoup de titres à Marie, avec des degrés assez différents de sobriété et de profondeur. Le titre de Mère de Dieu, qu’on lui donne depuis le Concile d’Éphèse, au quatrième siècle, est l’un des plus anciens. Cependant, dans l’Évangile, elle est tout simplement appelée la « Mère de Jésus » et même, dans l’Évangile d’aujourd’hui, la mère d’un petit enfant qui n’a pas encore de nom, puisque c’est seulement huit jours plus tard qu’on lui donnera le nom de Jésus.

31 décembre 2024 - 7ème jour dans l’Octave de Noël

1 Jn 2, 18-21 ; Jn 1, 1-18

H o m é l i e

           Nous arrivons au dernier jour de l’Octave de Noël.

           Le nom de cette fête de Noël dans nos livres liturgiques en latin est "Nativitas Domini", qui se traduit par « naissance du Seigneur ». Cependant, ce que nous célébrons n'est pas le 2021ème anniversaire de la naissance de Jésus. Ce que nous célébrons est quelque chose de plus important. C'est le fait même que Dieu s'est fait homme.

31 décembre 2024 - 7ème jour dans l’Octave de Noël

1 Jn 2, 18-21 ; Jn 1, 1-18

H o m é l i e

           Nous arrivons au dernier jour de l’Octave de Noël.

           Le nom de cette fête de Noël dans nos livres liturgiques en latin est "Nativitas Domini", qui se traduit par « naissance du Seigneur ». Cependant, ce que nous célébrons n'est pas le 2021ème anniversaire de la naissance de Jésus. Ce que nous célébrons est quelque chose de plus important. C'est le fait même que Dieu s'est fait homme.

31 December 2024 - 7th day in the Octave of Christmas

1 Jn 2, 18-21; Jn 1, 1-18

Homily

               We have reached the last day of the Octave of Christmas.

               The name of this feast of Christmas in our Latin liturgical books is ‘Nativitas Domini’, which translates as ‘birth of the Lord’. However, what we are celebrating is not the 2021st anniversary of the birth of Jesus. What we are celebrating is something more important. It is the very fact that God became man.

Christmas is not just a celebration of a past event. It is the celebration of the present presence of God's incarnate glory among us and in us. Christmas is the feast of God's birth, of God's humanity and of God's history.

1) Feast of the birth of God: obviously, because he was born of the Virgin Mary two thousand years ago. But also because he is born today in each one of us. In Jesus, God did not simply become man. He became a man. All of humanity, every human being, has been transformed, made capable of being deified by God's grace.

2) Feast of the humanity of God: Christmas is therefore also the feast of our human nature. It is the feast of the dignity of human nature, called to be in each person a dwelling place and manifestation of the glory of God.

3) A celebration of the history of God. Our God, the God revealed in Jesus Christ, is not an abstract concept, an impassive God, eternally unchanging, affected by nothing, beyond time and space. Our God has decided to have an existence in time, has decided to share in human history, and He continues His historical existence in each one of us.

God's history, like all history, is unpredictable. We are called to be a people of spiritual nomads, like the Israelites in the desert during the Exodus, always looking to the glory of God in the cloud that accompanied them on their journey. When the cloud moved, they set off. When the cloud stopped, they set up their tents.

On this Christmas Day, let us do as the shepherds of Bethlehem did. May the glory of God surround us and penetrate us, so that all our nights are transformed into the light of hope under the warm rays of the sun of justice.

Armand VEILLEUX

30 décembre 2024 - 6ème jour dans l’Octave de Noël

1 Jn 2, 12-17 ; Lc 2, 36-40

H o m é l i e

          La religion d'Israël était tout entière centrée sur le culte rituel et sur le Temple d'Israël, lieu privilégié de ce culte. En même temps les prophètes appelaient à la conversion du cœur, à la justice et à l'amour. Les tensions n'avaient jamais manqué entre les responsables du culte et de ses lois d'une part et les prophètes d'autre part. Quand Jésus apparaît, les prêtres et les docteurs de la loi s'imposent au peuple mais il n'y a plus de prophètes. Tout l'enseignement de Jésus consistera à montrer que ce que son Père attend des hommes, ce n'est pas d'abord une observance cultuelle ou rituelle, mais bien la pratique de l'amour, de la justice et de la miséricorde, à l'image de l'attitude de son Père à notre égard.

29 December 2024 - Feast of the Holy Family

1 Sam 1:20...28; 1 John 3:1...24; Luke 2:41-52

Homily

Given that today is the Feast of the Holy Family, it is tempting to look for lessons about the family life of Jesus, Mary and Joseph in this account of Jesus' escapade to the Temple on his way up to Jerusalem with his parents for Easter at the age of twelve. But in so doing, we would be introducing into this beautiful narrative concerns that were undoubtedly not those of Luke. As we have seen on more than one occasion, the first two chapters of Luke's Gospel use highly symbolic and theological language. Luke makes no claim to inform us about Jesus' childhood, about which he himself probably knows very little. Instead, he announces the main themes of his Gospel, which begins with Jesus' baptism in the Jordan by his cousin John the Baptist.

28 décembre 2024 – Fête des Saints Innocents

1 Jean 1, 5 - 2, 2 ; Matthieu 2, 13-18 

H o m é l i e

          L`Évangile de Matthieu, d’où est tiré le récit évangélique de la messe d’aujourd’hui, commence par les mots : « Livre des origines de Jésus-Christ, fils de David ». Dans le texte original grec le mot traduit par « origines » dans nos bibles en langue française est « genesis » (« Biblios genesis Jesou Christou ») . Matthieu veut souligner par là le fait que la naissance de Jésus est une nouvelle genèse, un nouveau commencement, pour toute l’humanité.

          Or, le livre de la Genèse commençait par la description de la création du monde. Au début, dans le chaos initial, tout était ténèbre, et le travail du premier jour de la création consista pour le Créateur à séparer la lumière des ténèbres. Dieu créa la lumière et Il vit que la lumière était bonne.

          L’Évangéliste Jean voit aussi la naissance de Jésus comme une nouvelle genèse, et il n’est donc pas surprenant que tout son Évangile soit structuré comme une lutte continuelle entre le royaume des ténèbres et celui de la lumière, avec la victoire finale de la lumière du Christ ressuscité.

          Ce même thème de la lumière et des ténèbres revient au début de la première Lettre de Jean, que nous venons d’entendre (première lecture) : « Dieu est lumière ; et, de ténèbres, il n’y a pas de trace en lui. » Et tout l’enseignement moral de Jean se résume en une seule phrase : marcher dans la lumière et non dans les ténèbres. Pour Jean, « marcher dans la lumière » et « être en communion avec Dieu » sont une seule et même chose ; c’est pourquoi celui qui prétend être en communion avec Dieu et marche dans les ténèbres est un menteur, comme le prince des ténèbres. Par ailleurs, dans un raccourci admirable, Jean identifie la communion à Dieu avec la communion aux autres : « Si nous marchons dans la lumière comme (Dieu) lui-même est dans la lumière, nous sommes en communion les uns avec les autres ».

          Le récit évangélique de Matthieu que nous venons de lire nous montre que Jésus se retrouva, dès sa naissance au sein de la lutte entre le monde des ténèbres et celui de la lumière : Encore petit enfant, il connut dans sa chair les difficultés et les épreuves des pauvres et des opprimés, avec qui il s’identifiera durant toute sa vie. Combien de familles de nos jours comme tout au long des siècles sont disloquées par la guerre, les déplacements forcés de populations, l’exil. D’ailleurs la plupart des personnages qui apparaissent dans ce deuxième chapitre de l’Évangile de Matthieu, sont des figures emblématiques encore plus que des personnages historiques. Les « Mages » représentent une humanité inquiète et en recherche de salut, capable de reconnaître Dieu dans l’histoire et disposée à sortir d’elle-même et de sa sécurité pour aller à la rencontre de Dieu. Hérode et son fils Archélaüs représentent le pouvoir exploiteur et oppresseur, jaloux de son hégémonie et ayant peur de la perdre, prêt à toute cruauté pour défendre ses privilèges. Quant aux enfants de Bethlehem ils représentent tous ceux qui, à travers les âges jusqu’à nos jours, ont été victimes du pouvoir des ténèbres, à cause de leur appartenance au royaume de la lumière, qu’ils aient connu personnellement le Christ ou non.

          Même si nous marchons dans la lumière, cela ne veut pas dire que nous sommes nécessairement purs comme des anges. Au contraire, celui qui se croit sans péché se ment à lui-même et marche donc dans les ténèbres. Mais si nous nous reconnaissons pécheurs, nous avons, dit saint Jean, un défenseur auprès du Père. C’est de ce défenseur, dont nous célébrons en ces jours la naissance et qui est mort pour nous obtenir le pardon de nos péchés. C’est de lui que nous ferons mémoire en poursuivant notre célébration eucharistique.

Armand Veilleux