Homélies et conférences du Père abbé - Dom Damien Debaisieux

Pentecôte

(Jn 14, 15-16.23b-26)

                                                                 Juin 2022

Frères et Sœurs, depuis plusieurs jours les textes de la liturgie font référence à l’Esprit Saint et nous ont ainsi préparés à cette fête de la Pentecôte. Un extrait a retenu mon attention. Dans les Actes des Apôtres, au chapitre 19, nous apprenons que Paul « arrive à Ephèse où il trouva quelques disciples. Il leur demanda : ‘Lorsque vous êtes devenus croyants, avez-vous reçu l’Esprit Saint ?’ Ils lui répondirent :’Nous n’avons même pas entendu dire qu’il y a un Esprit Saint. » (2). Si je retiens ce texte, c’est pour nous poser la même question. Lorsque nous sommes devenus croyants, avons-nous reçu l’Esprit Saint ? Alors d’emblée, évidemment, oui. Nous avons été baptisés au nom du Père et du Fils et du Saint Esprit. Et de plus, nous avons été confirmés dans l’Esprit Saint. Oui, nous l’avons reçu, mais est-il à l’œuvre en nous et avec nous ? Est-ce que nous l’invoquons ? Est-ce que nous reconnaissons sa présence dans notre vie, dans notre communauté, dans notre monde ?

Homélie funérailles de Père Omer De Ruyver

(Jn 14,1-11)

16 mai 2022

 

Frères et Sœurs, les premiers mots de cet évangile - « A l’heure où Jésus passait de ce monde à son Père » - nous redisent que la vie est un passage. Non pas d’abord un passage qui en dirait la brièveté, ‘un petit tour et puis s’en va’. Mais un passage du monde au Père, un passage d’un état, d’une façon d’être, à un autre état, une autre façon d’être. Et ce passage, là encore, ce n’est pas seulement celui de la mort, celui que Père Omer a vécu mercredi soir quand son cœur fatigué a décidé d’en rester là. Non, ce passage, ce n’est pas seulement celui où le corps s’arrête. C’est toute la vie qui est passage, toute notre existence qui nous invite, nous attire à passer, changer, évoluer, consentir à se laisser transformer. Sans cesse, nous sommes invités à passer de notre moi, de nos intérêts, de nos préoccupations à plus grand que nous, plus ouvert, plus vivant.

Jeudi saint

(Jn 13,1-15)

Avril 2022

Frères et sœurs, l’été dernier, un groupe d’une vingtaine de scouts était venu à la messe. Au moment de la consécration, ces jeunes sont restés assis. J’avoue avoir été tenté de leur faire un signe pour qu’ils se lèvent, mais je n’ai pas osé, de peur d’être rabat-joie. Pourtant, ce n’était pas un geste de politesse ou de respect que je voulais leur indiquer. Non, je voulais leur faire comprendre qu’il se passait quelque chose, quelque chose qui est plus grand que nous, qui vaut la peine que l’on se mette debout comme pour s’en rapprocher et y prendre part. Leur faire deviner notre reconnaissance, notre joie de pouvoir être là parce que quelque chose est à l’œuvre, parce que quelqu’un est présent, qui agit.

4e dimanche de Pâques C

(Jn 10,27-30)

Mai 2022

Frères et sœurs, dimanche dernier nous avons entendu par trois fois Jésus demander à Simon Pierre : « M’aimes-tu ? » (Jn 21,15). Et parce que Pierre lui répondait par l’affirmative, Jésus ajoutait : « Sois le pasteur de mes brebis » (16). Eh bien ce matin, Jésus nous dit qui sont ces brebis qu’il confie à Pierre. Il nous dit quels liens il existe entre elles et Lui, entre elles et son Père, et finalement entre Lui et son Père.

Rameaux 2022

(Luc 22-23)

Avril 2022

Frères et sœurs, si nous gardons souvenir de notre enfance, de ces premières fois où nous avons entendu ce récit, nous nous rappelons notre étonnement face à cet incompréhensible retournement de situation où l’on passe d’un accueil enthousiaste, lorsque Jésus arrive à Jérusalem, à une foule hostile, sans pitié. Étonnement face à cette violence et cette volonté de tuer Jésus ; face au sang, aux larmes et à la mort ; face à un monde qui s’effondre. L’enfant que nous étions ne s’était pas trompé. S’il lui était probablement difficile de comprendre que c’était le Fils de Dieu qui était ici en croix, il avait perçu – mais peut-être était-ce la même chose – que c’était un innocent que l’on était en train d’humilier, de persécuter et de tuer.

Vigiles Pascales 2022

(Luc 24, 1-12)

Avril 2022

Homélie

Frères et Sœurs, lorsque nous parlons de résurrection, nous pensons souvent « vie après la mort ». Pourtant, dans la tradition juive, dans ces milieux où ont été écrit ces récits du matin de Pâques, ce n’est pas cette question qui est première. Ce qui interroge la foi d’Israël, c’est le sort de l’innocent, le devenir du juste, et plus précisément du juste persécuté et apparemment abandonné par Dieu. C’est toute la question de l’injustice, et donc du mal, de son triomphe apparent, et de son corolaire, la mort. C’est ce cri qui ne cesse de retentir dans les psaumes, notamment ceux que nous avons chantés en ce Vendredi Saint. Et cette semaine, nous avons entendu dans les récits de la Passion, combien Jésus est présenté comme l’innocent et le juste. C’est donc bien cette question qui est en jeu ici et, quand les femmes entendent les anges leur annoncer que « le Vivant […] est ressuscité » (5-6), elles comprennent que Dieu n’a pas abandonné le juste, et que c’est bien lui, Dieu, et non la mort, qui est le maître, le défenseur, le dernier mot de nos vies, son mot, son Verbe éternel.

4e dim. Car. C. 2022

(Lc 15, 1-2.11-32)

Mars 2022

Frères et sœurs, nous connaissons bien cette parabole. Vous connaissez aussi certainement la chanson de Jacques Brel, Ces gens-là, chanson que j’aimerais, par trois fois, mettre en parallèle avec l’évangile d’aujourd’hui.