Homélies de Dom Armand Veilleux

25 octobre 2020 – 30ème dimanche "A"

Ex 22,20-26 ; 1 Th 1,5c-10; Mt 22,34-40

H O M É L I E

           Dans la plupart des sociétés qui n’ont pas encore été trop influencées par la culture moderne occidentale, la solidarité du clan ou de la famille élargie est une dimension extrêmement importante de la structure sociale.  En réalité cette solidarité est essentielle à leur survie.  Les conditions de vie peuvent être très simples et frugales ; les gens peuvent ne pas avoir tout notre luxe et nos gadgets, mais personne ne manque de l’essentiel.  Lorsqu’une femme devient veuve et que des enfants deviennent orphelins, ils sont pris en charge par la famille élargie, à travers tout un réseau de relations.  De même, l’étranger a un droit divin à l’hospitalité.

18 octobre 2020 -- 29ème dimanche ordinaire « A »

Is 45,1.4-6a ; 1 Th 1,1-5b ; Mt 22,15-21 

H O M É L I E

           Le fait le mieux attesté historiquement – même en dehors des Livres Sacrés -- concernant Jésus de Nazareth c’est qu’il a été jugé et exécuté par les autorités romaines sous une accusation de haute trahison.  Lorsque les Pharisiens, les Scribes et les Prêtres amenèrent Jésus à Ponce Pilate pour le faire condamner à mort et le faire exécuter par les autorités romaines, ils utilisèrent contre lui l’accusation suivante : « Nous avons trouvé cet homme mettant le trouble dans notre nation :  il empêche de payer le tribut à César... » (Luc 23,2). Il est donc important d’analyser attentivement l’événement rapporté dans le récit évangélique que nous venons de lire, puisque c’est l’événement qui fut utilisé par les autorités juives pour le faire exécuter comme un agitateur politique.

20 septembre 2020 – 25ème dimanche ordinaire « A »

Is 55,6-9; Ph 1,20c-24,27; Mt 20,1-16a

H O M É L I E

          Ce passage d'Évangile n'est pas un traité de justice sociale.  Selon tous les principes admis de nos jours dans le domaine des relations de travail, l’employeur de notre Évangile agit d’une façon plutôt étrange et même inacceptable.  Son attitude ne correspond certainement pas à nos critères de justice, et est même déconcertante.  Également déroutantes sont les dernières paroles de la parabole : « Les derniers seront premiers et les premiers seront derniers. »  Les premiers chrétiens semblent avoir été troublés par ces paroles de Jésus, chacun des Évangélistes les plaçant dans un contexte différent, et Matthieu les rapportant même deux fois.

4 octobre 2020 -- 27ème dimanche ordinaire « A »

Is 5,1-7 ; Ph 4,6-9 ; Mt 21,33-43

H O M É L I E

          Parmi les Livres de l’Ancien Testament il y en a un, le Cantique des Cantiques, qui est tout entier un chant d’amour ou une série de chants d’amour.  Même si les esprits cartésiens ont souvent exprimé de la surprise à voir ce genre de poésie dans la Bible, les grands mystiques juifs et chrétiens de tous les temps y ont vu une image de la relation d’amour entre Dieu et son peuple.  Et plus d’un de ces mystiques – saint Bernard par exemple – l’ont largement commenté.  Or, l’on trouve d’autres exemples semblables un peu partout dans la Bible ; et le chant du bien-aimé à sa vigne, que nous avons entendu dans la première lecture, tirée du prophète Isaïe en est un bel exemple.

14 septembre 2020 – Fête de la Croix glorieuse

Nb 21, 4-9 ; Ph 2, 6-11 ; Jn 3, 13-17

H O M É L I E

          Nos missels tendent à donner à la fête d’aujourd’hui le nom de « Fête de la croix glorieuse ».  C’est sans doute là une très belle expression ; mais le nom traditionnel de cette fête, qui est une traduction littérale du nom grec, est celui de « Fête de l’Exaltation de la Sainte Croix ».  Le mot « exaltation » est admirablement ambigu.  Il peut désigner le mouvement consistant à élever la croix sur laquelle se trouve un condamné (dans l’acte même de la crucifixion), ou bien le mouvement consistant à élever la croix bien haut, en signe de triomphe, et pour lui rendre gloire.

27 septembre 2020 -- 26ème dimanche ordinaire « A »

Ez 18, 25-28 ; Ph 2, 1-11 ; Mt 21, 28-32

 

H O M É L I E 

          Pour Dieu les hommes ne sont pas divisés en deux catégories :  les bons et les mauvais.  Pour lui, tous sont ses enfants ; tous sont pécheurs, en cheminement, toujours capables de tomber à nouveau, mais aussi toujours appelés à une nouvelle conversion, et donc capables d’une nouvelle conversion.

13 septembre 2020 – 24ème dimanche « A »

Si 27,30-28,7 ; Rm 14, 7-9 ; Mt 18, 21-35

Homélie

           Cette affaire des 7 fois et des 70x7 fois est une bien vieille histoire. Elle remonte à l’époque de Caïn et Abel. Après le meurtre d’Abel, selon le récit de la Genèse, Dieu chassa Caïn du Paradis. Ce dernier dit alors à Dieu : « Si tu me chasses aujourd’hui de l’étendue de ce sol, je serai caché à ta face, je serai errant et vagabond sur la terre, et quiconque me trouvera me tuera." Et le Seigneur répondit : "Eh bien! Si l’on tue Caïn, il sera vengé sept fois." Et, quelques générations plus tard, Lamek, le petit-fils de Caïn, prit deux femmes, Ada et Cilla, et leur dit, avec assez de bravade : "Ada et Cilla, écoutez ma voix! Femmes de Lamek, tendez l’oreille à mon dire! Oui, j’ai tué un homme pour une blessure, un enfant pour une meurtrissure. Oui, Caïn sera vengé sept fois, mais Lamek soixante-dix-sept fois."